1. PRÉSENTATION D’EXPLOR.E

QUE NOUS PRÉPARENT LES ÉQUIPES DES INSTITUTS DE LA PARENTALITÉ ?

Je suis très heureuse de vous partager ce que les instituts de la parentalité vous préparent – mitonnent pour le mois de septembre 2023.

Il s’agit d’un évènement qui se déroulera à Bordeaux, les 27, 28 et 29 septembre. C’est la troisième fois que nous vous donnons rendez-vous.

En 2019, nous avions réfléchi autour de la place de la théorie de l’attachement dans nos pratiques en offrant des regards croisés franco-québécois. En 2021, nous avions plus approfondi les modalités possibles d’interventions concrètes auprès des publics que nous sommes amenés à accompagnés et cette année, nous avons décider de nous interroger avec vous, en nous appuyant sur notre slogan : pourquoi attendre ?

Oui, nous avons décidé d’aborder un sujet vaste et essentiel : la prévention.

Quels que soient les sujets de société balayés par l’actualité : violences intra-familiales, harcèlement scolaire, épuisement parental ou professionnel, délinquance juvénile, maltraitances, souffrance psychique ou maladies chroniques… le mot prévention est avancé. Comme une réponse incontournable, une EVIDENCE qui s’impose ! Mais qu’en faisons-nous en France ?

La prévention : une évidence.

VAUT-IL MIEUX PRÉVENIR QUE GUÉRIR, COMME LE REPREND CE DICTON ?

Ce dicton, qui existait déjà en latin médiéval, venait déjà poser les jalons d’une attention particulière à poser sur les messages de prévention.

Aller au-devant de… Venir-près … Pré-venir…

Que décidons nous de faire de ce concept dont les contours sont complexes et nébuleux ? Restons-nous figés dans des discordances de vues, au risque de prendre du retard dans les mises en œuvre ? Ou préférons nous assembler nos engagements au service de l’humain ?

Prenons l’exemple des budgets dédiés à la prévention. Ils constituent une part si négligeable, au regard de ce que nous dépensons dans le curatif. Préoccupés par l’expression des maladies, de toutes sortes, nous courrons après le train, afin d’en diminuer l’intensité et la fréquence. Nous sommes focalisés sur ce qui est très bruyant : les suicides, la délinquance, les addictions, la radicalisation… Oui, évidement, il est essentiel de mettre en œuvre des dispositifs qui viennent soutenir et lutter contre ces drames, mais pourquoi, oublions-nous, ce qui a pu se passer avant, pour en arriver là ! C’est un véritable parcours de vie qui nous construit, année après année. Pas après pas, nous posons les jalons de nos futurs choix. Jour après jour, nous vivons des expériences qui vont forger notre être et notre vision du monde.

Pourquoi, notre lecture reste-t-elle parcellaire ? Pourquoi notre regard ne parvient-il pas à prendre cette hauteur, pour avoir cette vision plus globale et plus profonde ?

C’est comme si nous touchions des limites impossibles à franchir. Nous ne nous aventurons alors qu’avec une infinie prudence, voire de la défiance dans ce domaine que nous aborderons ensemble au fil de ces trois jours : la prévention, en général et la place de la petite enfance dans la construction d’un individu, en particulier.

ALORS C’EST QUOI LA PRÉVENTION ?

Si nous regardons de plus près ce que recoupe la prévention, nous réalisons que selon les auteurs, elle diffère dans sa définition et dans son champ d’application.
C’est autour de quatre domaines clés que se portent communément notre attention, quand nous évoquons les actions de la prévention en France : l’alimentation, l’activité physique, les vaccins et l’environnement.
Penser initialement autour de l’expression de la souffrance chez les adultes et venant faire suite à des maladies chroniques, comme les cancers ou d’autres troubles comme les problèmes cardio-vasculaires, ils ont ensuite été transposés chez l’enfant.

Une lecture plus spécifiquement liée à l’enfance n’est que très récente et encore très peu explorée, en termes de mise en œuvre. Pourtant la France, riche de multiples pensées, a questionné ce sujet, depuis de nombreuses années. Du travail mené par des experts sous l’égide de l’INSERM, en 2005, en passant par les propositions, portées par le collectif « Pas de 0 de conduite pour les enfants de trois ans », et récemment le travail mené par Boris Cyrulnik et la commission des 1000 premiers jours, la conscience que nos enfants méritent toute notre attention est UNANIME.

QU’ALLONS-NOUS FAIRE DE CETTE CONSCIENCE DANS CE MONDE D’APRÈS, AUQUEL NOUS ASPIRONS ?

Le temps n’est-il pas venu de poser un regard empli d’humilité sur les mystères de la vie ? Affirmer que TOUT se joue pendant l’enfance, est aujourd’hui bien prétentieux. Mais affirmer l’inverse est ignorance. Être peu soucieux de cette étape fondatrice, ne constitue-t-il pas alors une méconnaissance grave, d’autant que maintenant, on en sait tellement plus ?

Ces questionnements doivent-ils pour autant, en annihiler tout engagement actif dans le domaine de la prévention ?

Peut-être pourrions-nous trouver ensemble une « voie du milieu », un consensus, qui nous sorte de la paralysie dans laquelle nous nous sommes installés. Car ce figement, nous anesthésie et tout cela se fait au détriment des enfants.

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